Adrian Lepont - un artist fictif
Adrian Lepont
(Annecy, 1949.12.20—— Paris, 1978,6,23)
J'ai fictionné un artiste nommé Adiran Lepont, influencé par le mouvement OULIPO, le situationnisme et la musique d'avant-garde de l'époque, qui vivait en France dans les années 60 et 70. Après avoir écrit sa biographie à l'aide d'analyses astrologiques, j'ai endossé son identité pour réaliser trois œuvres.
Lepont est né en 1949 à Annecy, en France.
À 17 ans, après avoir obtenu son diplôme d'une école de mines en 1966, il s'installe à Paris.
C'est dans un bar de la Villejuif qu'il rencontre le situationniste Raoul Vaneigem, Médiéviste, spécialiste des hérésies, l'auteur de Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, 1967.
Son travail est lié à la psychogéographie et à des images mystiques, utilisant souvent la performance artistique, la photographie et la peinture comme moyens d'expression.
Ses performances sont enregistrées sous forme de collages, tandis que ses peintures sont souvent esquissées sur des supports en papier trouvés dans la vie quotidienne. À travers ses œuvres, on peut percevoir l'influence du dadaïsme, du situationnisme et du mouvement OULIPO.
Depuis la fin des années 1960, Lepont collectionne des images et des documents liés aux symboles culturels, y compris des cartes urbaines, des photos de réaménagement urbain, des images de films et des affiches de propagande, ainsi que des documents sur les mouvements artistiques contemporains, des photocopies de manuscrits alchimiques et mystiques, ainsi que des lettres, photographies et albums découpés dénichés sur le marché de l'occasion.
Au cours de sa brève carrière artistique, il a créé de nombreuses œuvres grâce à sa base de données, en extrayant des symboles à partir d'images imprimées.
La Courbe d’Une Flamme
1969
Ce croquis, dessiné sur une carte de travail hebdomadaire du métro parisien, représente un cercle dans un triangle avec une flamme, une image connue sous le nom de Flamme du Serpent.
Cette petite illustration est tirée d’un concept mathématique résolu en 1960, qui a d'abord été exploité par Perec et le mouvement Oulipo.
Perec en a fait un usage plus complexe dans son roman La Vie mode d’emploi, où il l’a nommé La Pseudo-Quenine d’Ordre 10, pour organiser les mots-clés de son récit.
Lepont a marqué les cases x-5 du carré latin d'ordre 10, ainsi que celles de la diagonale allant de 1-1 à 9-8, utilisant cette grille comme un outil de positionnement spatial pour achever une autre de ses œuvres.
Lepont semble fasciné par les motifs de disposition des points sur un plan, une obsession qui pourrait être liée à son intérêt pour les trajectoires des actions humaines.
Ce paradoxe est révélateur : le situationnisme encourage à s'extraire des trajectoires prédéfinies, à rejeter les itinéraires planifiés ou dictés par l'optimisation des profits. Mais en tant que situationniste partiel et artiste souterrain convaincu de la révolution dans la vie quotidienne, Lepont éprouve une difficulté à accepter sereinement l'idée de trajectoires fixes, bien qu'elles soient omniprésentes dans son travail.
Son intérêt pour les structures et les séquences pourrait également trouver un écho dans celui de John Cage : tous deux semblent fascinés par la transposition des systèmes symboliques.
Une ébauche
: Il y a un danse
1976
496 × 710 mm
Il y a Un Danse
Le Document d‘art Performance
Gravure sur Cuivre 7/30
1976
Ce dessin provient du travail de Lepont, réalisé la même année, sur un carré gréco-latin orthogonal d'ordre 10.
Lepont a conçu une série de pas de danse (incomplète) et a marqué leur progression sur cette grille. On peut observer que sur les cases de la diagonale allant de 1-1 à 9-8, des flèches pointent vers les extrémités situées hors de la grille. Ces flèches indiquent les mouvements d’avancée et de recul ; le danseur sort de la grille à dix reprises.
Cette représentation peut être interprétée comme une étude de Lepont sur la notation visuelle. L’image mathématique est annotée, transformée en trajectoire spatiale humaine, puis réintégrée dans l’image d’origine.
Dans la documentation habituelle des performances artistiques, on utilise souvent des enregistrements vidéo ou des photographies pour capturer intégralement les actions et le contexte.
Cependant, Lepont se limite à la cartographie des pas.
Sa méthode s’apparente davantage aux notations musicales des compositeurs d'avant-garde de l’époque, tels que Cornelius Cardew, Robert J. Kirkpatrick, Morton Feldman et l’incontournable John Cage.
À titre d’exemple, Cardew n’offrait aucune indication supplémentaire sur ses partitions en dehors des règles des symboles qu’il utilisait. Cela laissait aux interprètes une grande liberté dans l’exécution, mais posait également des défis : comment convertir ces symboles en sonorités ? De la même manière, Lepont confronte le spectateur à un exercice d’interprétation de ses marques, plaçant la création dans une zone où la rigueur mathématique rencontre une liberté artistique inattendue.
La plupart du temps, Lepont n’agissait pas en tant qu’artiste au sens traditionnel.
Pour lui, l’art était une forme de résistance au courant dominant, un moyen d’action pour libérer les individus. L’art ne devait pas devenir standardisé, systématisé, et encore moins instrumentalisé ou fragmenté.
Ses collectes et ses activités constantes peuvent être considérées comme une pratique concrète des idées situationnistes à l’échelle individuelle.
Guy Debord a écrit dans La Société du spectacle,
Là où le monde réel se change en simples images, les simples images deviennent des êtres réels et les motivations efficientes d’un comportement hypnotique. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.
Le spectacle est le capital à un tel degré d’accumulation qu’il devient image.
Lepont doutait de la signification représentative des images, tout en rejetant également l’idée qu’explorer les relations entre objets et formes dans une œuvre d’art soit une voie prometteuse.
Il eut des interactions brèves avec des artistes du Nouveau Réalisme, mais sa pensée situationniste l’amena finalement à les considérer comme mensonges.
Dans son œuvre, notamment dans sa première série d’études sur les images, Lepont exprimait sa position de flâneur, un promeneur dérivant, confronté aux routines fixes de sa propre vie. L’œuvre la plus emblématique de Lepont est sans doute celle consistant à documenter une série de pas de danse sur un carré gréco-latin orthogonal d’ordre 10, une grille initialement conçue pour structurer la logique narrative d’un roman.
Les’œuvres de Lepont sont pas trop beacoup.
Au bout de dix années de carrière artistique, il choisit une fin de type dadaïste.
L’art
∞
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25.Avril.1978